INFORMATIONS

NOUVEAU : LES DESSINS DU DOCTEUR PINGOUIN ICI

lundi 23 janvier 2012

Tremblement de terre


En SVT, de la ST, SVP.
Dans les sciences.... pas eu beaucoup de temps à leur consacrer (la politique, la pharmacie, l'apéro...)


Sur la colline, à coté de "Chantal", cabane portant le patronyme de personne dont ne se souvient ici, se trouve la grotte sismo.
2 mètres de puits dans le granit, à distance des chemins et des batiments bruyants,  un toit plat affleurant le sol pour éviter les vibrations dues au vent. On se croirait dans LOST, avec des cables qui s'enfoncent dans le sol, une trappe en bois, une échelle métallique, un sol gelé, des portes en chicanes, des murs couvert de mousse plastique. Enfin au fond du fond, une sorte de sarcophage d'Albert Einstein: un appareil électronique bien planté dans le sol, couvercle en aluminium puis cloche en verre, sous vide.



Dedans une masselotte, un bobinage sur trois axes, et toute vibration de la planète autour de cette masselotte crée un courant électrique, transmis, analysé, décortiqué par un ordinateur esprès pour.Mes copains de fac reconnaissent les canaux semi-circulaires, mes copains de bistrot le tilt du flipper.

Ceux qui ne comprennent pas ne sont donc pas des copains.

La visite est gratuite, mais elle est rare, car tout ce bazar ne doit pas être dérangé et va mettre plusieurs jours à se stabiliser suite à cette opération de maintenance.

Si ça bouge, on vous prévient.





La criée

En SVT, de la SV, SVP.
Dans les sciences, particulièrement dans l'océan, 2 grands axes: les sciences de la vie et les sciences de la terre. SVT pour le bac.
Pour les scientifiques à DDU les programmes sont déjà bien installés, mais je n'avais pas eu beaucoup de temps à leur consacrer (la politique, la pharmacie, l'apéro...)

L'ASTROLABE est en mer, en campagne d'océanographie, relevant et installant des balises ,des trucs et des machins. Cette nuit a eu lieu une "manip" compliquée: un cable en kevlar de 1 km, un chalut spécial, reconstruit pour s'adapter à ce bateau. Un "trait " de chalut de 3 minutes à 700 m de profondeur, le relevage de 300 kgs de vase de fond, chargée de bestioles dégoulinantes. Le tout rapidement transféré dans des "touques", chargées dans une "cage-palette", immédiatement "slinguée" par l'hélicoptère vers la base, au pied du local océano, à "l'abri côtier".
Là, d'honorables universitaires, rapidement couverts de vase malgré leurs équipement ont passé la nuit, de 19 h à 9 h du matin, à filtrer, laver, trier les dites bestioles dégoulinantes, avant de les photographier, les peser, les prélever, les formoler, les étiqueter, les classer.
Les photos rendent assez bien l'ambiance de la "criée".
Les plus "beaux" des ces spécimens vont aussi être moulés dans du silicone, et Agnès m'a proposé quelques tirages numérotés pour futurs scientifiques.
Attention, ce n'est pas du poisson de Charavines!!!!
Mais peut être des sous-variétés d'espèces d'espèces inconnues jusque là.






vendredi 20 janvier 2012

Litotes polaires

On est bien.
Le cuisinier est excellent.
L'équipe Rocard à DDU, c'était super, mais c'est plus calme maintenant qu'ils sont partis.
Je vais rester encore un peu.
Le boulanger est diabolique.
Tout à l'heure, mais c'est pas sur.
Il faut que j'arrête le pain.
Qu'est ce que c'est beau.
Ca caille.
Trop mignons ces poussins.
T'as un peu de temps?
Il faut que je me rase, ma barbe commence à piquer.
Je vais faire quelques photos.


Vous me manquez

lundi 16 janvier 2012

FEEDBACK

Merci tout d'abord à Jean, qui assure depuis Miami, Lyon ou Claix, la publication de ce blog. Il n'y a pas d'internet à DDU:  je lui envoie les articles et les photos par mail, il les publie.
De ce fait, je ne reçois pas les commentaires, qu'il me transmet par paquets. Ne m'en veuillez donc pas si je ne réponds pas rapidement à chaque question, ne m'en veuillez pas si je ne vous réponds pas directement, car je n'ai pas votre adresse. Il m'arrive même de ne pas identifier celui qui commente...
Mais n'arrêtez pas de commenter, c'est le gaz oil qui fait marcher ma centrale, c'est le sel de mes plats, c'est la chaleur de ma glace.
Si vous avez une question plus personnelle, vous pouvez aussi adresser un mail à bernard.manuel@ddu.ipev en ajoutant .fr après ipev (hystérie antispam) .
Et puis surtout, et j'insiste là dessus car je ne voudrai pas que quelqu'un soit triste pour une affaire de date : si vous souhaitez m'écrire, si vous souhaitez m'envoyer du chocolat ou une housse d'appareil photo tricotée à la main, pensez bien à le faire avant le 20 janvier, après c'est peut être trop tard.
Et prochain facteur n'arrivera qu'en novembre prochain, c'est à dire bien après mon anniversaire.....

Quelques réponses donc, aux courriers des lecteurs :


Je n'ai pas encore reçu la lettre de François, ce sera pour R3. Quand au maillot de bain je crois que vous avez la réponse. Nous ne nous sommes pas encore baignés car la banquise est toujours présente, mais le 31 décembre il faisait assez bon pour rester pendant près de 2 heures en maillot. Bizarrement, le froid est arrivé par les doigts.
Nous avons tous pris du poids pendant la traversée, car le chef est incroyable, réussissant à faire manger les pires nauséeux!
Le gilet fluo, c'est pour respecter les règles drastiques des Australiens, à porter obligatoirement sur les quais, jusqu'au portail d'accès (gardé). De même, au pub de Salamanca (Hobart) pas question de mettre un pied hors de la terrasse avec sa bière à la main. Mais combien la quittent avec la bière dans le pif!
MC: je suis vraiment content que tu ailles mieux, et j'espère sincèrement que celle ci sera la bonne. Tu as vu que d'autres commentaires te sont adressés, ça me fait plaisir de faire le lien!
Bonjour Jeanno, mais quel jeanno??
Bonjour maman! la banquise est plutôt couverte de neige fraîche (il pleut il neige, c'est l'été), souvent molle en surface, parfois regelée. Surtout elle est fragile, et le pied passe parfois à travers... jusqu'aux coudes.
Les lunettes de soleil ne sont pas obligatoires, mais indispensables, et pas des lunettes de phoque! de même que la crème solaire et le lipstick.
Les chambres sont assez petites, très marquées années 70 comme tous les bâtiments vie. A bloger.
Il me reste beaucoup de cadeaux de Noël à ouvrir, car je les distille, ne les ayant pas eu en main le jour de Noël. Je viens juste de m'ouvrir une série de cahiers... merci
Les îles sont pour le moment reliées par la banquise,  qui devient fragile, et sur laquelle il est de plus en plus difficile de se déplacer sans mouiller le jean. Les rivières sont des fentes dans cette banquise, qui serpentent entre les îles et le bergs selon les courants et les zones plus solides, évoquant vraiment une rivière. Bien entendu, l'eau est la surface de la mer, et ne s'écoule pas
Bertrand, Bertrand? le pingouin de KIROVSK? Tu sais ici, c'est comme la péninsule de Kola: un petit groupe de maisons au milieu d'un grand nulle part gelé. Pas de bistrot, pas de magasin. Et même pas de vodka, de chachlik, de Dimitri, de Olga ni de sauna!
Le Nouvel An Tartique: j'adore!
Nuit/jour: il fait tout le temps jour!! mais le soleil disparaît de l'hirizon 2-3 heures maintenant. A bloger.
Le sable: la règle dit que tout ce qui se passe à DDU reste à DDU. Aucune dérogation n'est possible, sauf dérogation.
Le ballon météo emporte une sonde, qui envoie des infos sur tout son trajet: altitude, position, température, humidité...
L'huile de foie de morue... bof. Plutôt du foie de morue en boite, en tartine, sur du beurre, en se lavant ensuite les mains à la lessive Saint Marc...
Le nectar de manchot, expression d'ancien (merci steph). Le guano sent vraiment le poulailler dès qu'il fait chaud (au dessus de 2°).
L'incinérateur, c'est 2h30 dans tous les cas de mise en route.
Enfin ma préférée, celle de Candice: "Est-ce que c'est bien de faire toutes ces choses?"
Non.
C'est trop bien.



(Petite information supplémentaire : pensez bien à signer vos commentaire dans la case prévue à cet effet ou en fin de message)

Légion d'honneur


Ce soir tout DDU, Prudhomme et Astrolabe était de sortie pour la remise de la légion d'honneur, par Michel ROCARD à Yves FRENOT.

Un discours clair et très amical, par lequel Michel ROCARD rappelle tout l'interêt qu'il porte aux régions polaires, les circonstances qui l'ont conduit à ce poste, et explique, sans amertume mais sans illusion, que cette tâche est celle dont il est le plus fier, et qu'il a pu mener avec le plus d'indépendance. Il devient plus pessimiste en soulignant l'absence totale d'accord mondial depuis l'an 2000, que ce soit sur la non prolifération des armes nucléaires, les accords économiques mondiaux ou l'évolution du protocole de KYOTO. Yves FREMOT, le récipiendaire, visiblement ému par l'apologie venant d'un premier ministre, reprend les circonstances qui l'ont mené à travailler sur la pédologie, science du sol, et à chercher le ver de terre dans les iles australes. Je résume à peine...Puis un petit buffet champagne, les serveurs en pingouin (pas en frac, en pingouin), mondanités et rencontres :
  • un vétérinaire australien qui est venu remplacer un copain indisponible pour une campagne d'océanographie
  • un urgentiste anglais, bon gamin qui a un gros gros dossier de baroudeur, et part à Concordia pour le poste ESA (Agence spatiale européenne), et profite de la compagnie , du gin tonic et des oiseaux... qu'il ne verra pas de sitôt.
  • un patron de laboratoire pharmaceutique suisse, 4000 employés dans le monde, fana des pôles où il se rend chaque fois qu'il peut.
  • un ancien premier ministre goguenard et affable, pour la première fois en Antarctique qu'il défend bec et ongles, actuel ambassadeur de la France pour les Pôles

Une belle soirée, en toute simplicité, terminée par une nouvelle petite visite aux oiseaux bien sur.Un petit bonheur de plus

dimanche 15 janvier 2012

Cinéma

Après mes déboires lavomatiques, une petite séance repassage.
D'abord un sérieux brossage de "ma" chemise blanche, pour éliminer la bourre de poils de laine de chaussettes (voir épisodes précédents).


Puis la table à repasser, installée dans l'espèce de zone zag, derrière les toilettes et la douche, avec des outils et le matériel de ménage. Une buanderie, quoi.
Mais une buanderie avec vue sur la banquise. Et alors que certain(e)s repassent en regardant des séries TV, ici, on regarde la banquise.

C'est blanc de là à de là, gris au dessus. Au premier plan des oiseaux qui fusent de bas en haut: aujourd'hui dimanche il y a meeting aérien à la falaise sous la buanderie. Petrels, océanites et skuas se régalent dans la petite brise fraîche du jour, les petrels des neiges débattent en en plein vol, se dévissant le cou pour poursuivre leur conversation, les océanites fusent comme flèches, les skuas planent, majestueux et cruels.
Au fond l'ASTROLABE, inlassablement, trace son sillon, reprend de l'élan, dégage des espaces pour pouvoir se retourner. Stan, le capitaine semble bien décidé à atteindre le quai de la piste du Lion, mais pas à n'importe quel prix: il lutte surtout pour ne pas se faire enfermer par cette banquise récalcitrante qui pourrait alors le garder pour l'hiver prochain! Alors il découpe le paysage: à gauche la gauche, à droite la droite, au milieu Stan et son canal de pas nada (c'est pas rien!).
De chaque coté, le peuple des manchots, qui inlassablement aussi va et vient vers la mer libre pour faire les commissions en mer, sans se soucier ni de la gauche ni de la droite. Leurs colonnes, leurs regroupements, leurs progressions font penser à ces grands films de bataille.
Voilà, par ma fenêtre, je repasse le NAPOLEON d'Abel GANCE.

Ma chemise est prête.
A midi, premier ministre, ce soir légion d'honneur.

Mais ce sera un autre film.

samedi 14 janvier 2012

Histoire d'eau

Bien sur, la lessive ça me connaît!
Je ne suis pas comme ce Zak qui ne savait même pas faire marcher un lavomatic tokyoïte! (il faut dire que la machine commençait par se laver elle même avant d'accepter son linge, mais de là à mettre la tête dedans... j'me comprends).
Alors j'ai fait ma seconde lessive (une grosse lessive). Pas de souci a priori, programme 3 synthétique, 40°, 140 litres  d'eau. Démarrage à 8h30. Pas fini à  9h30, parti faire autre chose, et en fin de repas, je passe pour transvaser dans l'essoreuse, puis dans la sécheuse. La routine.
Mais ma machine tournait toujours!!!
Bilan. Des jeans "stone wash" de chez stone wash, des chaussettes de montagne déplumées, les plumes de chaussettes dans le tissu de ma seule chemise blanche.
Et une estimation de consommation d'eau de 5000 l.
5 mètres cubes!!!
J'ai d'abord cru à une sorte de bizutage, quelqu'un qui inlassablement appuyait sur le bouton start. En fait c'était le pressostat qui était bouché.
Mais quand même, 5000 litres.
Il faut dire que l'eau ici est précieuse: fabriquée à base d'eau de mer, par un bouilleur éventuellement secondé d'un osmoseur, le tout par de l'électricité  issue d'un générateur à gaz oil, gaz oil apporté par l'ASTROLABE depuis HOBART .
L'ASTROLABE , l'ASTROLABE toujours, toujours en attente d'ailleurs, encore retardé par le pack à quelques dizaines de kms de DDU.
A son bord, Michel ROCARD qui va enfin visiter l'Antarctique pour laquelle il a toujours eu une inclinaison, et des responsabilités.
Demain peut être, comme toujours ici, ce n'est pas le temps qui a de l'importance.
Plutôt la qualité de la glace de mer, qui tarde à fondre cette année.
Une histoire d'eau.

mardi 10 janvier 2012

Aujourd'hui, vent.


Tempête même.  Fort mais bref.
Un vent de sud est, directement lié à une dépression, et qui nous amènera sans doute un peu de neige ce soir. 
En attendant il casse petit à petit la banquise et évacue les morceaux vers le large, dans la zone où l'ASTROLABE avait commencé à trancher un chenal.
L'ASTROLABE, tiens, il doit être à la fête s'il est dans cette dépression, avec ses passagers VIP, les pauvres. Souhaitons leur de passer à coté, et d'arriver ici comme prévu vendredi. D'ici là nos rangements devraient être terminés, la base globalement organisée dans sa configuration TA 62, dont son nouveau doc, officiellement nommé depuis hier. Les choses se font petit à petit, si je ne me trompe pas, je suis parti depuis 1 mois. 
1 mois !
1 mois sans voiture c'est terrible, mon plus long trajet a été de 15 kms, sinon tout est à portée de voix.
1 mois sans télé c'est horrible, quand je veux savoir la météo ... je demande au météo ...
1 mois sans vous par contre, c'est facile, je vous sens avec moi par vos commentaires et les mails : les réveillons, le séjour de Baba, le stage de Léa, la charrette de Vivien, la rentrée de Jean.
Alors j'écoute le vent.
C'est pas rien d'entendre le vent dans le silence antarctique. En ce moment, le 42 (notre hôtel) vibre et siffle comme un avion alors que par la fenêtre, rien ne bouge : pas d'arbre ni de drapeau à agiter, les manchots déambulent comme si de rien n'était, les nuages d'altitude sont immobiles. C'est un peu bizarre, on dirait que le son ne va pas avec l'image. Mais quand tu mets le nez dehors, il est aussitôt criblé de grains de glace, et tu comprends vite pourquoi les façades sont comme sablées.
40 noeuds, 60 noeuds dans les rafales, chiffres des 10 dernières minutes, mis à jour en continu. Un sacré mistral, je ferai pas le malin avec Lulu, mais nous avons plutôt l'impression d'être les passagers d 'une croisière paquebot, ne nous exposant au vent que sur la passerelle qui va au restaurant.
A midi, mouton et flageolets.
Flageolets? Que dit le météo?


samedi 7 janvier 2012

Ma première manip. (photos à venir)


C'est une manip. glacio, un coup de main aux glaciologue dans leur épuisant labeur.
C'est sur le continent, c'est à dire sur la glace antarctique, la vraie calotte glaciaire. Mine de rien, ça fait la différence, c'est comme en corse, le village et la marine.
Conditions royales, ciel bleu de carte postale.
Ordres et contre-ordres, le départ prévu à 11 h est repoussé à midi, car le beau temps permet une manip. ornitho spéciale: des photos aériennes des îles, qui permettront, cet hiver au calme, de procéder au comptage précis des manchots (3000 selon la police, 15 000 selon les organisateurs...).
Patience, c'est l'occasion de comparer nos stratégies d'équipement: finalement, on laisse les raquettes et les SOREL, on marchera en chaussures de montagne et guêtres, pas besoin de  crampons.
Dans mon sac à dos, appareil photo, veste goretex, un petit sac de secours (pingouin d'accord, docteur d'abord).
Top départ, gilet de sauvetage capelé, marcher courbé vers l'hélico, le sac dans la soute, fermer les portes, attacher les ceintures. Pas encore une routine, mais c'est sympa le décollage quand on commence à être à l'aise dans la machine. Philippe nous fait un clin d'oeil, décolle en faisant basculer l'Ecureuil en avant, nous monte haut dans le ciel, pour mieux fondre sur cap prudhomme. 4 minutes de vol, stop à la verticale, descente panoramique, vision circulaire de la calotte de glace antarctique au dessus, de la banquise au dessous, de DDU au loin, de la mer très loin. 
Prudhomme. Base franco italienne, un peu annexe de DDU, un peu annexe de Concordia, point de préparation et de départ du raid, le convoi mythique vers le grand désert antarctique. Ici vivent pendant la campagne d'été quelques princes des glaces, coupant, soudant, boulonnant sur la terrasse (c'est la première fois que je vois une clé de ...89. Il vivent dans un assemblage de containers, cabane de ferrailleurs  dehors, club méditerranée dedans. Terrasse au soleil, barbecue, cotes de boeuf comme ça, eau minérale maison.... et des toilettes de spoutnick, avec incinérateur des matières à te faire regretter d'avoir pris tes précautions le matin... mais bon, il faut quand même 2h30 pour te carboniser la fin de repas.
Cuisinier à poste, une équipe adorable et accueillante, c'est difficile de les quitter mais bon, on est là pour bosser.
2 équipes de 2, une petite heure de marche vers le sud (jusqu'à D3, le point le plus au sud pour le moment), mesure de la hauteur hors glace d'une vingtaine de piquets, surveillés mensuellement depuis une dizaine d'années. En fait le froid de la semaine à bien durci la neige, là où elle n'a pas été soufflée, et il n'est pas question de faire les malins sur la glace. Bleue, la glace. 
Mais bleu merveilleux. Bleu SAMIVEL. Et puis le paysage... 
Bon j'arrête, le tourisme ne doit pas se développer ici (pas vrai Francky?)
Retour à la station, et marche de 1h30 sur la banquise pour le retour, au milieu des manchots qui partent à la pêche et ne se soucient pas de nous (mais qui se soucie de nous?), le long d'une "rivière" où les phoques de Wedel se prélassent (on dirait des limaces géantes habillées avec des après ski) et se fichent complètement de notre présence. C'est incroyable à quel point tous ces animaux sauvages sont confiants, sans prédateurs directs. 
Philippe repasse au dessus de nous, fait trois tours, il y a aura sans doute des photos.
Arrivés juste pour le repas du soir, vite un déguisement sur le thème de la lettre P, P comme Pêcheur, pour l'anniversaire de Julien le Pêcheur, biologiste marin.
Pour moi ce sera bien sur P comme Professeur Foldingue, mais cela est une autre histoire.
Je vais encore me coucher tard, je vais encore avoir des courbatures.
Je vais pas me plaindre. 

Et demain c'est dimanche.

Soir de rien


Un joli ciel ce soir, présage d'une belle journée pour demain.
Aujourd'hui, rien.
Lever manger ranger manger ranger manger coucher.
Un test d'épiphanie, avec une brioche bordelaise et des fèves (manchots et oeufs de manchot...).
Babyfoot.
Demain je pars en "manip" avec les glacios. Départ hélico à 11h30, pour Prudhomme (le continent, point de départ du raid) puis visite des points de mesure d'accumulation de glace (de combien les piquets plantés il y a des années dépassent encore: c'est tout bête, parfois, la science) et retour sans doute en raquettes, le sol devenant mou (la neige est molle).
Une photo prise à 21h30 de ma fenêtre avec mon nouvel accessoire photo. Nectar de manchots en premier plan; à gauche un rocher avec manchots; à droite, l'ile du lion; entre les deux et jusqu'au fond, la banquise; à l'horizon la mer libre et le relief des bergs; tout au fond, tout petit, un peu à gauche, ma vraie maison; dans le ciel des nuages pommelés, rares ici.

jeudi 5 janvier 2012

DES PHOTOS



Le pain, levain, le kéfir.

J'avais bien l'idée que le pain ne se cueillait pas sur les arbres, mais là, je viens de prendre une double leçon de chimie de cuisine!

En fait je cherchais un carton. Pour ranger les médicaments périmés.
Je suis allé voir en cuisine, pas de carton, mais Thomas en train de façonner des baguettes. Je sais pas comment font les autres, mais ici, on a quand même plus de temps, moins de pression, et un petit salut devient  vite une demi heure de parlotte.
Pourtant tu sais bien que ce n'est pas mon genre de partir à parler!
Non!
Et voilà que notre boulanger se met à m'expliquer le pain, la levure de boulanger (fraîche, en poudre) la qualité de la farine, la puissance du four, la dimension de sa bouche (du four, pas de Thomas, béta).
Et puis pouf, il me sort de son frigo une espèce de boule argentée, grosse comme un ballon de foot. J'ai vraiment cru que c'était un truc de décoration, mais je me demandais pour quoi décorer?
C'était en fait une boule de levain.
La farine, bien que purifiée, bien qu'étuvée, renferme une centaine de variétés de levures. Cette farine, mélangée à l'eau, enfermée dans un film plastique étirable (comme dans ton frigo) va permettre la croissance de ces levures. La pâte "lève"  et met en tension le film plastique, donnant cet étrange ballon. Ballon de levain.
Il n'y a plus ensuite qu'à prendre un peu de ce levain, de la mélanger avec une pâte, pour que cette pâte lève à son tour, avec ce goût et cette odeur de levain, qui est différente de l'odeur de la pâte levée à la levure de boulanger.
Ca y est j'ai compris!
Enfin j'avais compris, parce que là, en me relisant, je comprends plus rien...
T'a qu'à en parler à ton boulanger, et à renifler du pain et du pain au levain.

Je parle de cela avec Roberto, qui bien sur m'entraîne sur le terrain de la fermentation anaérobie, qui produit de l'alcool, qui donne cet amertume au pain au levain. Et puis il me dit que lui, à la maison, il fait du kéfir. Et "c'est très bonne".
Du kéfir!!!
Je n'avais plus entendu parler du kéfir depuis ma première rébellion contre la cuisine familiale. C'était pas bon.

Maman, retrouve du ferment de kéfir, je te jure que quand je rentre, je goûte à nouveau.

mardi 3 janvier 2012

Grosse depression et conjonctivite


Et voilà, ça devait arriver.
Aujourd'hui je n'ai pas pris de forfait, j'ai bien fait.
Une grosse dépression, le thermomètre à zéro, 70 noeuds de vent, des grains de glace à l'horizontale

Sur la base, il y a entre chaque batiment des passerelles métalliques avec des mains courantes. Sur les photos, ou par beau temps, on trouve ça un peu exagéré. Par vent fort, on est bousculé en permanence par les rafales et il vaut mieux se tenir tout le temps. C'est pour cela que les livreurs de pizzas ne servent pas à DDU, pas moyen de marcher avec les mains occupées (ou dans les poches).

Du coup nous avons mis nos prélèvements bactériologiques  dans une sacoche fermée, les Sorels , les gants, l'anoracle, le bonnet, pour aller à BIOMAR (le batiment des biologistes) utiliser leur microscope. 
Par contre j'ai oublié le masque de ski. 
Je ne le ferai plus jamais, j'ai encore les yeux qui pleurent.

Bonne année la terre



La nuit a été courte (évidemment; le soleil s'est couché à minuit, levé à 2h20)
La journée passe vite, pourtant nous sommes ... un peu ralentis.
Lacher du ballon météo quotidien, agrémenté de nos messages et signatures.
Docteur pingouin a écrit: bonne année la terre.
Très sincèrement, à vous tous qui partez avec moi, qui me portent et me supportent, qui m'ont épaulé vers le pôle, qui m'attendent ou s'attendent au pire, qui me lisent et m'écrivent, qui m'ont aidé (avant de partir, j'étais beaucoup aidé), à tous ceux que j'aime et qui m'aiment, je souhaite une très bonne année. 
Que ce ballon soit le message sincère de l'universalité de ces voeux.

Il est monté à 48 kms, il faisait là haut -52°.
C'est pas mal!

Service, Service


Aujourd'hui, service
63 personnes sur base, 3 couillons  3 volontaires 3 désignés pour le service chaque jour.
Après le petit déj, rangement général, balai, serpillière, poubelles, incinérateur les jours d'incinérateur, chiottes cagoinces commodités, mise en place des tables et couverts, repas à 11h15 avec l'époustouflante équipe de cuisine, service, débarrassage, poubelles, vaisselle, essuyage, rangement, nettoyage table et plonge.
2 heures peinard.
puis batîments dortoirs (42 et dort'TT) balai, serpillière, commodités.
C'est marrant quand c'est pas souvent.
C'est surtout marrant quand ça tombe par hasard sur le chef de base et les 2 toubibs présents, ce qui a permis de constater un certain manque de sens pratique, et la très grande tolérance de nos compagnons...
En particulier, question aux 3 femmes de ma vie (elles se reconnaitront):  c'est bien fourchette à gauche couteau à droite?



Bien noter le dessous de plat "manchot" spécial DDU

lundi 2 janvier 2012